Créer un site internet

Route de Bagimont et Torré.

La route de Bagimont et le Torré.

D'abord, il n'y a pas de route de Bagimont; il n'y a qu'un mauvais chemin, venant de Bagimont, hameau belge dépendant de Sugny, et menant à Gespunsart, ci devant " république  libre de Gespunsart..." ( ou presque!)(comme celle de Montmartre); Gespunsart, c'est contre la frontière belge, dans les Ardennes, à l'Est de la Meuse-fleuve et de Nouzon ( devenu Nouzonville, pour la Poste) Quant au TORRE, c'est à dire " le fou", le dingue, en patois ardennais, c'était le chemin de fer local qui venait de Nouzon puis passait à Neufmanil, puis Pussemange-Belgique-, se raccordait au "Transit" et au Bouillonnais, voie de Bouillon à Sedan... Témoignage du " vieux" Adjudant-Chef des Douanes, "le Pére PECHEUX", passé Controleur, que j'étais venu "pour"  remplacer , début 1966; le Controleur étant - à l'époque"...une sorte d'Aspirant-sous Lieutenant- chef de Brigade ( de douze à cinquante agents)...( maintenant, par la gracé de certains "casteux" inspecteurs, c'est devenu ...pas grand chose ! jalousie,mais n&ammoins," c'est l'homme a tout essuyer, aux besognes du genre " faites pour le mieux"...).

  Donc, ce Monsieur Chef-douanier- natif de Nouzon, et qui avait vu le Kronprinz, descendu à cheval de sa résidence de Bel-Air, pour inspecter ses troupes, qui s'entrainaient aux lance-flammes en bord de meuse entre Nouzon et Joigny...(et qui lui avait donné une piecette d'or!.)..me racontait en été 1966: " vous voyez la maison-forte, là, sur la route de Bagimont; et bien là, en Aout 1914, des Allemands sont arrivés, venant de Belgique; ils ont dû tuer ou neutraliser les douaniers qui gardaient la frontière, sur le chemin, puis ils sont descendus la nuit ; ils avaient les bottes entourées de chiffons, les sabots des chevaux étaient entourés de sacs, ainsi que  les roues des canons et caissons pour ne pas faire de bruit; puis ils ont emprunté la voie ferrée du Torré jusqu'à Neufmanil, l'ont quittée à Neufmanil pour prendre la petite route du vallon qui monte vers Saint Laurent, et sont arrivés sur Charleville au petit matin par les hauts ; c'est les ouvriers de la fonderie de la Cachette qui les ont vu passer en pleine nuit, et en plein silence...Et nous sommes restés quatre ans avec eux...Tout le monde travaillait pour eux, on n'avait pas le choix; moi j'avais huit ans...Il y avait quatre vingt dix (?) cafés ou estaminets à Nouzon et Neufmanil...Les trains chargés de pommes de terre, navets, choux passaient à Nouzon, partant vers l'Allemagne par la voie de la vallée, vers Givet, Dinant, Liège, venant des terres de la W.O.L colonisées par les Allemands ; parcequ'ils avaient besoin de tout, venant de nos terres...; certains gamins montaient en sautant de Joigny du pont dans les waggons de choux, jetaient des choux sur le ballast ou la voie, puis avant Joigny, dans la courbe, ils sautaient du train; des gamins ramassaient les choux...Les gardes-voie, des vieux de cinquante ans, ne disaient rien, appuyés sur leur vieux fusils...; ils habitaient pour beaucoup chez l'habitant...D'autres unités allemandes étaient passées par le Loup, pour arriver par la route du Loup à Nouzonville, et d'autres dans la vallée de la Semois aprés avoir franchies la frontière à la Baraque Poinseau ?, en plein dans les bois, mais au bout d'un grand chemin belge venant de Sugny....Ils étaient tous bien renseignés...Au cours du printemps, des sociètés de musique allemandes étaient  allées à Reims ? par la route et elles avaient cloué des petites plaques publicitaires  émaillées des potages Maggi sur des arbres de routes..

 .Le Kronprinz, grand bel homme, aimable, priait la population de Nouzon - dans un français impeccable- de " bien acceuillir les soldats allemands, plongés dans une guerre qui n'était pas que  de la faute des Allemands mais surtout de la faute des Anglais qui voulaient reigner en maitres sur terre et sur mers!"...( ce qui n'était pas entièrement faux !)( surnom du Kronprinz, à Charleville, et ailleurs,Stenay, par les gamins; où il troussait et retroussait les jupes: Gugusse...)

 ... Puis, lors de la construction de la Ligne Maginot, on a construit des Maisons fortes dans les Ardennes sur toutes les voies venant de Belgique, dont celle  de Bagimont, Hautes Rivières, Sorrendal, Rollimpont...Il y avait des cavaliers qui patrouillaient dans les bois pendant la Drôle de guerre, et des postes juste à la frontière; moi j'étais aux Vieux Moulins de Thilay et aux Hauts Buttés, puis à l'armée; j'ai été fait prisonnier, mais comme j'étais douanier, j'ai été libéré et je suis allé faire du contrôle économique à Clermont-Ferrand et environs pour surveiller la bonne répartition des denrées, enfin...de ce que les Allemands ne nous prenaient pas et nous laissaient car c'est nous qui avons fait marcher, vivre, et manger l'Allemagne, de force! celui qui entravait la bonne marche du systême économique des Allemands disparaissait de la surface de la terre..." ( Eté 1966, quand je découvrais les Ardennes, pour mon travail ;...On faisait 48 heures, six jours sur sept, H 24, pénible, mais c'était plus cool que maintenant... Maintenant, "c'est direct la tête dans le mur!"). A bon entendeur, chalut, comme disent les pêcheurs....

  Et par où sont passés les Allemands les 11-12-13 Mai 1940?..." Eh, malin!...par les mêmes routes! ils les connaissaient!" : 6 eme PZ Div, qui a attaqué Nouzonville, et s'y est fait tanner, venue par la route du Loup, Baraque Poinseau , 2 eme PZ Div, par Sugny  et la Baraque du Pré Pierret , le bois des Margannes et le chateau du Rossignol qui est en même temps la voie romaine de Reims- à Cologne...Et le général Werzberger, par Muno, pour attaquer Tétaigne et le P.O de VILLY la Ferté, 71 eme I.D, Muno où il était passé en 1914 comme jeune capitaine...CQFD...( les Baraques, qui ne sont pas des baraques-maisons moches, mais par endroits de trés belles "baraques" sont des maisons frontières, qui vendent du tabac, de l'alcool, de tout ce qui approvisionne la contrebande; sur la frontière d'Espagne, elles se nomment " ventas"; ça fait bistrot, café, restaurant, hôtel ( et autre...) épicerie, super-marché, etc..Elles sont juste à la frontière, le seuil de leur porte " sur France" étant pile sur la ligne entre deux bornes ( frontières !)( sur le trait d'alidades ! ) Cf le Col d'Ibardin , au dessus de Saint Jean de Luz : aprés le col, à droite, les Ventas sont à gauche, en montant la route - qui n'est pas une route, même si elle est en enrobés!- donc côté Espagne, la frontière courant sur la crête qui monte , vers la droite du col, col qui est sur la petite route qui mène à Vera de Bidassoa...Les Ventas sont sagement alignées le long de la frontière,un peu en retrait, reculées de l'axe de la pseudo route pour laisser le passage libre ( sinon les gens tomberaient dans la pente " chez les moutons" la crête étant trés étroite).

Ajouter un commentaire
 

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site