Témoignages divers.

- Colette et " le facteur" , 1918. 

                                   - Carcassonne , 3 Mars 2016 . Mon pére était né en 1914 , juste à la déclaration de guerre ; il avait fait la guerre en 1939- 1945 , mais comme il ne disait rien, vraiment rien du tout , je n ' ai jamais su ce qu ' il avait fait , ou pas fait....Ma mère s' était un peu épanchée : " Les soldats - survivants- de la guerre de 14- 18 , à leur libération de l ' armée , pas forcément en Novembre 1918 , repartaient chez eux " en civil" ; civil est un bien grand mot , car ils rendaient leurs paquetages militaires , et comme il fallait les rhabiller un peu , l ' Intendance militaire fournissait des " costumes" , un pantalon et une veste, en tissu bleu , presque marine , moches.

 Ainsi , les soldats avaient l ' air un peu civils , mais celà devait faire comme les costumes des anciens pensionnaires des hospices civils, où on mettait les vieux désargentés , hommes d' un côté , et femmes de l ' autre , en dortoirs, et sous la férule des bonnes soeurs, pas commodes,vieux habillés d'un " petit "costume. Les soldats gardaient également leur musette  ou des musettes , cachou, et leur casque bleu horizon à la grenade ; et comme c ' était l 'hiver , l' armée leur avait fait cadeau de la capote , qui devait être assez usée.....Et les soldats ,les survivants !, avec leur bon de transport , rentraient chez eux....Mon père avait donc quatre ans . Tard dans la soirée , il était avec sa mère , ma grand-mère , dans un village du côté de Limoges , et  avec mon arrière grand-mère . Donc , tard dans la soirée , on toque à la porte . Mon père - quatre ans- part en courant pour ouvrir la porte ; il ouvre ; il voit un bonhomme fatigué, avec un casque sur la tête , des musettes, un costume bleu , qui commence à rentrer par l ' entrebaillement de la porte de la maison ; " il part en courant , apeuré, et en criant : " Maman , maman , c ' est le facteur , le facteur est là !" ; il est vrai que le facteur , pendant la guerre , c ' était le bonhomme qui apportait les lettres , le courrier ( il n ' y avait pas encore de factures ou de pub ) mais aussi les avis de décés ou de disparition des tués. Et mon père alla se jeter contre ma mère. Il est vrai que c 'était la première fois qu ' il voyait son père , venu une seule fois en permission vers 1916.....Il avait fait , mon grand-père , toute la guerre dans l ' artillerie , et il en était revenu vivant , sans la moindre blessure".... -

  C' est exactement ce qu'il m ' est arrivé en Septembre 1944, où mon père , Lieutenant de l ' Infanterie Coloniale, 9 eme D.I.C, est arrivé dans un bled des Corbières , Tournissan, en jeep , avec d' autres cadres sous-officiers ou officiers " du coin", voir leurs familles, aprés avoir débarqués en Provence, conquis Toulon puis Marseille ,et avant la montée pour la Libération.Je voyais mon père pour la première fois, alors que d' ordinaire, les pères voit leurs fils trés souvent, et dés le premier âge; d' autres , non, car les temps étaient " difficiles", et l' homme, la vie d' un homme, comptait trés peu!( "ne l ' oublions jamais!" sinon , " çà reviendra!")

-  de feu Henri WELTER . Cercle Historique de Donchery , 15 Février 2016 . Assemblée général du Cercle.

                           - J ' avais un peu plus de 17 ans , et j ' étais désoeuvré , car il n ' y avait pas de travail ( 1943)... Ma mère  , un jour , rentrant à la maison , l ' air désespéré, me donne un papier apporté par le facteur :" tu es requis ; tu pars en Allemagne en travail forcé ; tu pars au STO ( service du travail obligatoire, collaboration française entre le gouvernement de Vichy et l' Allemagne, afin de remplacer les ouvriers allemands, partis à la guerre , par des ouvriers français )" . On savait que l ' Allemagne était bombardée , mais on ne voulait en aucun cas aider les Allemands , occupants et vainqueurs.....Je retourne dans la rue , et je revois des copains ,qui venaient de recevoir le même papier de réquisition , aussi attérés que moi ;" Qu ' est ce qu ' on fait ? On doit partir en Allemagne ; je ne veux pas partir; qu ' est ce qu ' on va devenir ? On ne va quand même pas aider les Boches ?"......Et puis , l ' un de nous dit " il parait que Untel connait quelqu 'un qui a aidé des aviateurs britanniques dont l ' avion était tombé dans les nois de Bouillon- La Chapelle ; ils sont partis vers Reims et puis Paris....On part  donc contacter ce Mr Untel ....Il nous dit que demain il part en camion vers Amagne Lucquy , et qu ' il peut nous prendre....Le lendemain , nous partons , sans dire au revoir à personne , ne sachant où aller , sauf vers Amagne Lucquy, halte-gare sur la voie ferrée Charleville Reims....A part çà , nous rentrions dans l ' inconnu et la peur , pour ne pas dire la terreur....A Amagne Lucquy , ce Mr Untel nous laisse devant la maison du boulanger , et nous rentrons donc dans l' atelier de boulangerie ; déjà prévenu , le boulanger ( ou quelqu'un dedans...) nous dit : " bienvenu ; qu ' est ce que vous faites ?" ; on raconte ....." Je vais vous envoyer chez Mr G......Il va vous donner du travail , lui ".    Nous allons chez Mr G.....et nous y restons quelques jours , logés dans un coin , l ' angoisse au ventre.......( plus tard , nous apprendrons que ce Mr G......, cheminot au triage d' Amagne , était le chef de réseau F.F.I, et avait 90 bonshommes sous ses ordres , dont le réseau d' évasion des aviateurs tombés et receuillis; à ce sujet , il nous raconte ce qu ' il est advenu plus tard, à ce Mr G..., piègé par la Gestapo française, aprés "retournement" inconscient d' un aviateur américain....) .  C' est comme çà que nous sommes entrés en résistance , et que nous sommes rentrés dans la Résistance , armée , et que nous sommes devenus F.F.I , soldats FFI, et que nous avons fait "notre "guerre.....Et puis à la Libération, à la montée des Français par Naux et Sombernon , points de jonction , en Bourgogne des deux forces de débarquements : Normandie et Provence, je me suis engagé en tant que F.F.I dans la 1ere Armée Française , Général de Lattre de Tassigny , 9 eme D.I.C , division d' Infanterie Coloniale, lors " du blanchiment de la division" , les soldats F.F.I remplaçant les soldats africains , Tirailleurs Sénégalais , qui commençeaient " à geler sur pieds". J' ai fait toute la Campagne de France puis le passage du Rhin , Rhin dans lequel nous avons trempé nos drapeaux et étendards, puis la Campagne d' Allemagne, avec l ' invasion de la Forét Noire - le Schvarswald- puis la Bavière , pour finir la guerre au Lac de Constance, Lindau.....Puis , aprés quelques mois en Allemagne , nous sommes partis en Extrême Orient , en Indochine , terre française-colonie, ou les Japonais , encore là de par l ' armistice du 15 Aout 1945 ( Mac Arthur !) , restaient là , mais surtout , ces soldats japonais , " remontaient" les Indochinois contre les Français, et leurs abandonnaient leurs armes , mitrailleuses , et canons ( de 75mm) et mortiers; ils essayaient de déserter et de s' enfuir par la Chine ,( alors que les Japonais avaient esclavagisé , envahi, en 1935, massacré ( voir les massacres de Nankin ...) les populations chinoises ).

        L'oeuvre de déstabilisation de l ' Indochine française a surtout été le travail des Japonais , des sous-officiers et officiers japonais , et de leur Gestapo ,la Kempetaï , au départ , et ce , bien plus que par les actions des indépendantistes dont le chef de file était Ho CHi Minh. Mais la situation était devenue trés complexe , car en plus , dans le Nord-Tonkin , Hanoï et le port d' Haï Phong , il y avait aussi des Chinois , soldats de la Chine Nationaliste , de Tchang Kaï Chek , qui faisaient la guerre pour et avec les Alliés américains et anglais ....Mais c ' est l 'Orient , où tout se mélange....."  " Peu aprés , j' ai été démobilisé, je suis rentré dans la vie civile , et je me suis marié., et je me suis mis à travailler comme un tout un chacun......Mais j ' ai eu une drôle d' adolescence, un peu difficile .

  Et je ne regrette rien, sauf des copains tués ".

  .....      Etrange comportement et étrange manoeuvre d' un peuple intelligent, en pointe de la chimie , en pointe de la sidérurgie , des avancées techniques , le l ' art , de la musique .....! En voulant trop bien faire, les Allemands ont cherché à récupérer des bras en France , ce qui a précipité vers les foréts, vers le " maquis" , toute une foule ( "trés peu guérrière") de réfractaires, maquisards, mécontents....Ce qui fait que lors du Débarquement , "il y avait en France , en F.F.I - encadrés , l' équivalent de quinze divisions d' infanterie dans le dos, devant , derrière , par dessus , partout , autour des Allemands ! Ils ont monté eux mêmes le piège dans lequel ils se sont enfermés ! (avec l' aide énorme des Alliés) Faut pas être trés malin.

          LIMOUX , printemps 1942. Relevé sur un petit papier écrit à la mine de plomb....

      Limoux,. c' est une petit ville de l ' Aude , vers la Haute Vallée de l ' Aude, vers le sud , vers les Pyrennées , vers l 'Espagne; c' est dans la dite vallée , qui devient ample ; autour : les Corbières , la Malepère ; terres paysannes, pas riches du tout en 1930-1940 ( maintenant , " ils ont trouvé le truc : blanquette puis Crémant de Limoux"; ils sont tous devenus " dorés!"...)  . Avant , c' était une économie de subsistance, aggravée par les pertes terribles de la grande tuerie : Aude , 40.000 Mobilisés , 10.000 Tués ! ; mon grand père Léopold est mort peu aprés son retour , les poumons brulés par les gaz...Donc , de Limoux , sur Limoux , mon grand-oncle , berger , troupeau de 200-250 bêtes , habituellement   aisé !-vie pastorale existant encore en 1960 ! sur le Plateau de Lacamp  " comme dans la Bible"- allait à Limoux vendre des bêtes- agneaux , moutons; il revenait  de Limoux , avant la guerre , avec : - du pétrole pour les lampes, des bougies, des porcelets pour l ' engraisse , de la farine fine - bien que faisant du blé , fauché à la grande faucille ! ( vu )( vu le van , et la batteuse  actionnée par la machine à vapeur , en 1947-48) ,de la poudre et du plomb pour faire les cartouches de chasse, etc....C' était ainsi dans toutes les campagnes françaises : on vendait le surplus à des gens qui en avait besoin ; et soit on troquait , soit les échanges se faisaient avec de l ' argent , des sous....C' était comme çà depuis l ' Homme de Tautavel......Mais , comme  le papier -témoignage est écrit à la mine de plomb il est non photocopiable, non scannable  :- " Rien ; il n ' y a : rien , à Limoux , au marché, on ne trouve rien : pas de porcelet , pas de plant ; pas le moindre clou ; pas la moindre bande de fer ; pas d' outil ; rien ; marché vide ; les Allemands, avec le Contrôle , prennent tout ; on n' a plus rien ; pas d' avoine également , pas de graisse pour la carriole ( "les déplacements, 20 -20 km , quand il n ' y avait pas le T.V.A , Tramways à Vapeur de l ' Aude ! n ' étant pas sur les lignes ferrées, donc , tous les déplacements "loins" , se faisaient en tapissière , en carriole tirée par une mule , avec un collier garni d' une multitude grelots, une bonne centaine, " pour avertir , et pour l ' allégresse"! ( ils ne pleuraient pas tous , les anciens ! comme on voudraient le faire passer  maintenant , avec " des oiseaux de malheur") ); donc , plus rien sur les marchés , dans les boutiques ; qu ' est ce qu ' on va devenir ; ils ont même pris du blé à la coopérative , payé en bons....il n ' y a que le vin qu ' ils ne prennent pas , car ils ne boivent que de la bière "....( Pas le cas du côté de Cognac , ou de Reims..com persos....) .

  FALSEFLAG. = " faux drapeau"  et coups tordus.....( il y en a depuis ....qu 'il y a des hommes sur Terre...) :

   -  Germaine Paruit ,née en 1900 , écrit , dans son " Journal de bord" : - " Samedi 1 er Aout ( donc , 1914) , " une sentinelle a tué un homme qui voulait couper des fils et saccager la voie ( ferrée) à Mohon aprés lui avoir fait quatre sommations"; Mohon était un grand centre industriel , et atelier et noeud ferré de la Compagnie de l ' Est ; Mohon est actuellement englobé dans Charleville Mézières depuis la fusion en 1966.

 Trouvé à un détour de chemin de bois,dans des crasses de fonderie et d' estampage,carcasse brute de MAC 1950 , brut de forge!...

              " On ne connait pas le mec d'en dessous, FIFA, qui s'est installé là pour vendre ses salades et qui pollue le site, racontant ses démélés avec sa nénette, etc" pourtant, Ouagadougou, c'est bien et c'est "trés jouli".